sábado, 31 de maio de 2014

Théâtre: "Dire ce qu’on ne pense pas..." à la Bourse (du 27/05 au 07/06/2014)

Texte de Bernardo Carvalho, mise en scène d'Antônio Araújo

"Un véritable événement car Antônio Araújo est un monument au Brésil et un des créateurs les plus atypiques et fascinants de notre époque. Et l'événement est double puisque pour créer ce nouveau spectacle, Araújo en a confié l'écriture à Bernardo Carvalho, figure majeure de la littérature brésilienne.

CREATION Festival d’Avignon 2014, Théâtre National/Bruxelles en collaboration avec le Teatrul National Radu Stanca/Sibiu

Représentations supplémentaires les vendredis et samedi à 23h.


A force d'entendre ressasser son nom, à force d'en faire un concept quasiment éthéré, on finirait presque par oublier la perversité et la profondeur de son action sur nos sociétés. La crise. 
La pression économique toujours plus forte sur les travailleurs, la perte des valeurs et des repères, l'individualisme forcené, la question identitaire qui s'évacue via le repli sur soi... 
Une société en crise produit des crises intimes chez ceux qui la peuplent, perdus au milieu des fourmilières humaines que sont devenues nos villes.
C'est autour de cette (large) thématique qu'est construite la future création, au Festival d'Avignon 2014 et au Théâtre National, d'Antônio Araújo et son Teatro da Vertigem (Théâtre du Vertige). 
Obsédé par la dimension d'un théâtre directement connecté aux gens, le Vertigem a pour habitude de sortir des théâtres pour investir des lieux chargés de force poétique. Araújo a ainsi créé des spectacles dans une église, une prison désaffectée, un hôpital ou sur le fleuve Tietê qui traverse Sao Paulo. 
Ce sera à nouveau le cas à Bruxelles, une ville qui est réellement au coeur du processus dramaturgique de ce nouveau spectacle. Araújo, Carvalho et leurs comédiens sont venus s'en imprégner, l'ont filmée, écoutée, ont cherché sa vibration profonde.
C'est à Bruxelles qu'errent, perdus, les deux personnages principaux du spectacle. Le père y a vécu lorsqu'il dut fuir la dictature dans son pays. Il y revient pour accompagner sa fille, économiste, qui doit donner une conférence à Bruxelles. Elle espère ainsi provoquer un choc qui fera sortir son père du mutisme complet dans lequel il est plongé depuis la mort de son épouse. Mais tous deux vont se perdre dans cette ville qu'ils ne reconnaissent plus. Pas seulement physiquement : ses habitants aussi sont méconnaissables. Comment la politique a-t-elle été peu à peu gagnée par les discours sécuritaires et identitaires ? Comment les repères et valeurs se sont-ils aussi rapidement effondrés ?
Viscéralement ancré dans le réel, le théâtre d'Araújo est cependant toujours traversé d'une intense charge poétique, d'une douce étrangeté dans le traitement."

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